mercredi 11 janvier 2017

Retrouve -t-on pleinement son bonheur après un traumatisme ?


Même s'ils en gardent des cicatrices, les humains peuvent pour certains dépasser des traumatismes graves. Telle est l'encourageante conclusion à laquelle aboutissent les récents travaux sur la résilience. Peut-on être à nouveaux heureux suite à un traumatisme ? C'est l'inévitable question à laquelle doivent essayer de répondre toutes les personnes passées par un traumatisme. Au travers de cet article, nous allons essayer de répondre à cette question aux moyens de témoignages poignants et d'études psychologiques post-traumatiques.

Fleurs, hommage, attentats
 (source : Wikipédia.com)
  •  Conséquences d'un traumatisme
Face à un traumatisme, tout le monde ne réagit pas de la même façon, en fonction de la gravité de celui-ci. Comme le disait Sophie, rescapée du Bataclan dans une interview pour L'Obs «Ils m’ont dépossédée de mon corps, mais aussi de ma personnalité. Avant, je n’avais pas cette tête de zombie, je passais mon temps à dire des conneries.», un tel événement changea la vie de beaucoup de personnes, en leur faisant perdre leur bonheur, n'arrivant plus à s'accepter tels qu'ils sont et n'ayant plus de confiance. Les personnes rescapées d'un attentat sont remplis d'un sentiment de culpabilité, et se remémore sans cesse les images de leur traumatisme. Ces personnes sont également rongées par la haine, la peur et la douleur qu'elles ressentent encore aujourd'hui. C'est ce que l'on appelle l'état de stress post-traumatique. Les viols sont également coupables de conséquences graves pour les victimes, qui se remémore sans cesse les scènes de torture qu'elles ont vécu. Les viols et la torture ont le triste privilège d'avoir un risque plus important que les autres traumatismes, de développer un ESPT (État de Stress Post-Traumatique).
État de stress post-traumatique, symptômes
 (source : psychologytoday.com)
  • Les solutions pour surmonter le traumatisme
A la suite d'un épisode traumatisant, tel un attentat, les victimes peuvent êtres aidées par des médecins et des psychologues, ainsi qu'en rentrant dans un concept de résilience.
En opposition à cet état de stress post-traumatique, certaines personnes sont capables de vivre après un traumatisme, c'est ce que l'on appelle une croissance post-traumatique. Il s'agit de changements positifs qui se produisent dans la vie de l'être humain, après l’événement traumatisant. Cette croissance à d'ailleurs fait l'objet d'une étude menée par Draucker en 1992 auprès de femme victimes d'incestes. Dans cette étude, 48% des femmes ont rapportés au moins une implication positive suite à leur agression sexuelle. En effet, certaines ont décidés de s'impliquer auprès d'autres victimes, certaines ont tirés de ce traumatisme le bénéfice d'en ressortir plus forte, d'avoir un regard plus profond sur elles mêmes, afin de mieux avancer après le choc. Il apparait, donc ici, possible également d'avancer positivement après un traumatisme.

Il est indéniable que les personnes victimes de tels traumatismes, gardent des traces à vie, se remémorant constamment le déroulement de la scène, et ayant perdu leur niveau bonheur antérieur.
Néanmoins, il est tout à fait possible que certaines personnes arrivent à s'en sortir grâce à de multiples moyens tels que le suivi psychologique, et la résilience qui se met en place suivant l'état d'esprit de la personne. Il y a également le phénomène de croissance post-traumatique.


Bibliographie :

DEFFONTAINE, Cécile. Sophie, réscapée du Bataclan : "Je me force à accepter ce corps blessé". In L'OBS. Site du nouvel Observateur.(En ligne). 23/01/2016 (consulté le 11/01/2017). Disponible sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terrorismes-a-paris/20160122.OBS3241/sophie-rescapee-du-bataclan-je-me-force-a-accepter-ce-corps-blesse.html


 GENINET, Isabelle et MARCHAND, André. La recherche de sens à la suite d'un événement traumatique. Santé mentale au Québec, 2007, vol 32, n°2, p. 16-19 ; 19-24.

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