jeudi 19 janvier 2017

La Dictature du bonheur : "Soyez heureux"


 "Soyez heureux, c'est un ordre ! Une nouvelle tendance s'installe." comme l'affirme Hubert Prolongeau



"Bois ta tasse et sois heureux"

 La société dans laquelle nous vivons prône la pensée positive et le fait que le bonheur est un choix.
Que signifie le bonheur pour la société ? Peut-être serait-ce avoir une grand maison, une belle voiture, de l’argent...un cadre de vie idyllique. Mais cela nous rend-t-il vraiment heureux ? Et pouvons nous sortir de ce cadre ?
En effet, on peut trouver des millions d’articles nous expliquant ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour être heureux, nous présentant ce que disent les scientifiques à propos du bonheur, et nous décrivant les étapes à franchir afin de l’atteindre. 

Le bonheur serait-il un choix ou un devoir?




Les racines de la dictature

Le bonheur est un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Il ne suffit pas de ressentir un bref contentement pour être heureux. Une joie intense n'est pas le bonheur. Un plaisir éphémère non plus, tandis que la dictature est un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes qui l'exercent sans contrôle, de façon autoritaire dans un domaine particulier ce qui deviens par la suite de la tyrannie. Le bonheur captive, car tout le monde veut être heureux. Les entreprises le savent bien, c’est pourquoi elles cherchent à gagner, via des stratégies planifiées. Ils jouent avec les émotions de ces derniers afin qu’ils passent par la consommation pour atteindre le bonheur. Non seulement le bonheur est devenu un bien de consommation, mais en plus, on nous l’a imposé comme norme immuable.

message du "bonheur"
Nous sommes passés du «je veux être heureux» au «je DOIS être heureux», et en chemin, nous avons aussi accepté des messages du type : «vouloir, c’est pouvoir». Ces propos sont à double tranchant ; d’un côté émane le positivisme et la motivation du «rien n’est impossible» ou encore du «je sourirai plus et me plaindrai moins», alors que de l’autre, apparaissent les «je devrais être heureux» et autres «j’ai voulu, et pourtant je n’ai pas pu, c’est donc que quelque chose n’allait pas.» comme le site Nos pensées l'a très bien développé.







Le regard de la différence


Les conséquences de la dictature

Cette dictature se développe dans plusieurs catégories : au niveau du physique, de l'entourage, au travail, à notre comportement vis-a-vis des autres, et a travers les publicités qui nous entourent.
L'image est la plus importante mais aussi la plus forte car c'est celle que vous voyez tous les jours à travers les affiches, les publicités... Elles représentent le plus souvent des femmes maigres qui ont l'air heureuse. C'est à dire qu'on refuse les différences au sein même de notre société. Au même titre, qu'il est presque improbable de ne pas être heureux dans la société actuelle, car cela est devenu une obligation. Exemple : Une personne qui va montrer des sentiments négatifs sera vue comme une personne anormale. C'est le cas des réseaux sociaux qui sont touchés par cette dictature via les photos (ex: une personne publiant sur Instagram des photos filtrées et recentrées sur la partie positif du moment.). On en arrive même à être mal vu lorsque l'on consomme des cigarettes et de l'alcool.
Ce cercle vicieux nous enferme dans une obligation d'être heureux et si cela n'est pas le cas, nous serons automatiquement exclus.
Nous devrions laisser libre court à nos sentiments, cela peut paraître dur, c'est vrai car nous pouvons nous faire passer pour rabat-joie, mais c'est comme cela qu'on sera vraiment libre d'être heureux.
Chaque émotion a son utilité, chacune d’entre elles est nécessaire et remplit une fonction. Les émotions nous aident à donner un sens à nos expériences, car il est nécessaire de toutes les vivre, de toutes les expérimenter.



La dictature du bonheur se nourrit d'une part, de la projection d'un manque (si je n'ai pas le déodorant « femme active » je ne serais pas perçu comme une femme d'affaire performante ! Si je n'ai pas le brushing et la coloration adaptée à mon teint, je serais moins désirée ! Si je n'ai pas le parfum « cours après moi que je t'attrape » j'aurais peu de chance de rencontrer l'homme ou la femme de ma vie !Et d'autre part sur l'idée que ce qui me rendrait heureux, est quelque chose qui serait à l'extérieur de moi, que je dois tenter d'obtenir et non sur quelque chose qui est déjà en moi et que je devrais laisser s'éveiller, cultiver, s'agrandir en moi et partager. La dictature du bonheur nous aliène plus que nous ne l'imaginons, car elle nous transforme en citoyens confortablement ou inconfortablement insatisfaits. Comme l'explique Jacques Salomé dans son article.




Marianne. [En ligne]. Hubert Prolongeau. 06 Septembre 2015 [Page consultée le 11 Janvier 2017], Disponibilité et accès http://www.marianne.net/dictature-du-bonheur-100236684.html

Dicophilo. [En ligne]. Dicophilo [Page consultées le 11 Janvier 2017], Disponibilité et accès https://dicophilo.fr/definition/bonheur/

Dictionnaire de français, Larousse. [En ligne]. Larousse [Page consultée le 11 Janvier 2017], Disponibilité et accès http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/dictature/25352

Nos pensées. [En ligne]. Nos pensées. [Page consultée le 11 Janvier 2017], Disponibilité et accès  https://nospensees.fr/veux-etre-heureux-a-maniere/

Cles. [En ligne]. Jacques Salomé. [Page consultée le 1 décembre 2016], Disponibilité et accès http://www.cles.com/chronique/la-dictature-du-bonheur














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